Ce sont toujours de grandes femmes qui utilisent les éventails afin de se rafraîchir, à l'intérieur des véhicules urbains, en les agitant dans tous les sens, provoquant ainsi le partage de leurs arômes, souvent indésirables, avec leur voisin de siège.
Cette situation se produit même lors des journées où la chaleur n'est pas oppressante.
Ce geste n'est autre qu'une manie dont la répétition frénétique et le bruit émit par le dépliage et le pliage de l'objet, ont le don de m'énerver au plus haut point.
Je suis convaincue que la dame qui, aujourd'hui se trouve assise à mes côtés, a remarqué mon agacement et qu'elle jouit en le remuant près de mon oreille gauche, toutes les trois secondes.
Son trajet a, qui plus est, l'air d'être aussi long que le mien.
Le bus s'avère être un endroit idéal pour observer les manies, les stupides habitudes de certaines personnes. Nombreux sont ceux qui l'utilisent tous les jours aux mêmes heures et ce tube sur roues devient donc, un entourage habituel, familier où ils perdent peu à peu et inconsciemment tout respect envers autrui.
Tics, manies et autres gestes insensés font librement surface dans cet univers roulant qui défile, aveugle, dans les avenues de la ville.
Ann